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16 septembre 2012

Voyage dans la province de Brakmandiolokogun

 Première sortie de Bombay avec HCCA à une centaine de kilomètres de la ville, dans la province de Brakmandiolokogun. Nous partons accompagné de 3 membres de l'ONG plus le chauffeur, la cuisinière (si on a petit creux), l'agent de sécurité, et le jardinier, la femme de ménage aussi. Le but est de faire se rencontrer les communautés locales (celles de la province de précité), et des volontaires de communautés indigènes (donc avec une culture et un mode de vie différent, donc inférieur) venant de la province de on-s'en-fout, afin que ces communautés échangent leurs expériences concernant la capacité à mobiliser les habitants de leur propre communauté ou encore concernant l'utilisation des nouvelles technologies (comment créer un event FB, par exemple) pour faire connaitre leur communauté et les problèmes qu'elle rencontre.

    Cette sortie a duré deux jours, mais c'est comme si nous avions passé un siècle hors de Bombay, tellement nous avons vécu de choses nouvelles, que ce soit d'un point de vue humain ou matériel (dormir dans une tente par exemple). En effet, ne serait-ce que pour les nouvelles expériences culinaires, il y a déjà plein de choses à dire, du petit déjeuner avec une soupe de bœuf et de riz au canard pimenté (même pas de chocapic!), en passant par le poisson cru et tous les os à ronger quand on mange de la viande (parce qu'on ne mange pas assez, c'est pauvre nous vous l'avons dit), tout ça accompagné d'un thé au jasmin à chaque repas (un peu l'eau de chez nous, sauf que l'eau ici on peut pas la boire, donc ils boivent du thé). Nous avons aussi eu le droit à notre premier rickshaw, à notre première grosse chiasse indienne, Que du bonheur! (et n'y voyez aucune ironie).

     Mais bien entendu, le plus intéressant fut les rencontres et les discussions que nous pu avoir avec tout le monde, c'est le goût de la vie qui nous a poussé à nous mettre au service de la communauté, à faire le don de nous même (http://www.youtube.com/watch?v=AMij3xjEW-A ).

D'abord avec le personnel de HCCA, qui parle plutôt bien anglais en général (enfin moins que nous quand même...). Nous avons donc eu droit à des discussions sérieuses, d'autres moins (les indiens manquent de notre compréhension fine et aïgue du monde au XXIèm siècle, dur de trouver des égaux intellectuels), mais toujours très enrichissantes. Cela inclut le conte du Petit Poucet local, des explications sur la langue hindi, mais aussi le partage de leur conception des problèmes de l'Inde, de l'exode rural, des campagnes qui ne sont plus autosuffisantes, des cultures qui se perdent etc. Malgré ces échanges peu réjouissant, le plus souvent, c'est la bonne humeur qui domine. Tout le monde sourit et rit très facilement (l'Indien est d'une nature profondément joviale).

     C'est vrai du personnel de HCCA, comme des communautés rurales. En effet, dès qu'on arrive, on se sent à l'aise. Même si c'est la première fois qu'ils voient des grands blancs, beaux, intelligents, musclés, virils (pour jf) et féminin (pour aurélie), et sexuellement au high top de leur forme, chez eux, et même probablement un blanc tout court, un grand sourire est là pour nous accueillir (l'indien est jovial et il sourit aussi). Ils sont hyper contents quand ils voient que l'on est capable de se présenter (faciles à satisfaire, comme le dit un adage local : « tant qu'il y a du riz dans l'assiette, on a le sourire aux lèvres »). Alors, c'est vrai tout n'est pas rose dans leur vie, et lors de certaines discussions, on s'en rend compte (maîtrisant l'hindi parfaitement, nous comprenons tout). Entre les excisions forcées auxquelles ils ont du faire face, plus la hausse du coût de la vie, et donc finalement la fin de l'autosuffisance (bah oui CQFD), il devient difficile pour eux de se mobiliser, de sacrifier du temps et donc de l'argent pour la communauté (contrairement à nous, par exemple). A cela, HCCA, ou les communautés indigènes leur répondent avec plein d'exemples très imagés (parce qu'ils ne comprennent pas l'abstraction), par exemple comment faire une soupe, si sur son terrain on ne cultive que du riz, alors que si on partage avec le voisin, il a probablement d'autres choses à cultiver et à manger (là désolé cher lecteur, mais cette phrase originale est tellement géniale, que nous ne trouvons pas comment faire plus drôle).

     Mais malgré cela, dans les échanges, beaucoup de rires encore une fois (l'Indien reste jovial, quoi qu'il advienne). Si on se plaint, cela ne dure que quelques minutes, et puis on recommence à discuter (ie : à se toucher la nouille). Éventuellement, les communautés s'échangent un petit cadeau (généralement, une petite pousse de Bambou, que nous échangeons contre des photos de René Coty) à la fin de la réunion. Puis il y a la séance remerciements, que ce soit pour HCCA, ou pour les communautés qui se sont déplacées, et celles qui ont accepté de partager leurs expériences (parce que certaines ne viennent que pour le petit cadeau). Et puis finalement, la séance photo, communautés et HCCA réunies. Nous avons aussi eu le droit à des photos individualisées avec certains volontaires des communautés indigènes qui n'ont pas souvent l'occasion de rencontrer des blancs (nous leur avons donc fait cet honneur là).

    Et finalement le retour à Bombay, durant lequel nous vivons une nouvelle expérience (en fait c'est comme la vie, c'est riche, c'est profond, plein de sens et de signification cachée, de mystères, de choses à découvrir), celle d'un changement radical de paysage en 30 minutes chrono à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le trajet. Comme quoi la découverte ne s'arrête jamais... la suite au prochain article.

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